Alors maintenant qu'on sait comment on fait du rhum, direction la sucrerie Gardel pour le sucre !! Mais attention, il faut prendre quelques précautions avant de rentrer dans l'usine. YMCA !!
Pour faire du sucre de canne, il faut... De la canne à sucre !! Encore et toujours la canne à sucre... Donc, les camions et tracteurs viennent livrer leur canne de toute la Guadeloupe. Il n'y a pas de canne spécifique pour le sucre ou le rhum. Toutes les cannes sont utilisées mais c'est surtout l'endroit où elles poussent qui importe : en Basse-Terre, plus humide, la canne sera moins concentrée en sucre que sur la Grande Terre, plus ensoleillée.
Une partie des champs appartient à l'usine. Quand la récolte est propre à Gardel, les camions et les tracteurs qui amènent la récolte sont de couleur verte et jaune.
A leur arrivée, les camions passent sur une balance pour être pesés pleins, puis une fois la canne déchargée, re-pesage à vide afin de calculer le poids livré. Mais la quantité n'est pas juste la notion prise en compte pour le paiement. Deux "carottages" sont prélevés afin de tester la qualité de la canne.
La qualité moyenne est notée à 9 et pour cette qualité, la canne est rémunérée 56€ la tonne. La canne est alors déversée sur des tapis qui l'entraîne vers l'usine.
Elle est humidifiée pour être ramollie.
A l'arrivée des camions, les détikès (nom des pic boeufs ou héron garde boeuf en créole) guettent pour récupérer les insectes. Car bien évidemment, lors de la récolte, il n'y a pas forcément que de la canne dans le camion. On peut trouver des insectes, des cadavres d'animaux voir...
Et même parfois, tel est pris qui croyait prendre. C'est le détikè qui n'est pas assez prudent et se retrouve entraîné vers le rouleau et là...
Et ce n'est pas tout, un gros aimant retire aussi toutes les pièces métalliques qui auraient été prises lors de la récolte.
Une fois la canne débarrassée des "intrus" elle est passée dans des broyeurs qui hachent menue la canne pour en extraire le jus.
Le résidu de canne est appelé la bagasse. Celle-ci est acheminé directement à l'usine de production d'électricité qui est juste à côté. Elle servira alors de combustible et en échange, EDF fourni l'électricité à Gardel.
Le jus passe alors dans des énormes filtreuses qui par aspiration, sépare le jus de la boue. Cette boue est alors envoyée à une usine de retraitement et sera reconditionnée pour servir d'engrais.
Le jus passe ensuite dans 5 cuves où il est chauffé jusqu'à finir par devenir très épais et foncé : le sirop batterie. Ce sirop est commercialisé. On a pu y goûté et franchement, juste tiède à la sortie de la cuve, c'est succulent !! Il commence alors sa cristallisation et lors de la visite, on a pu le voir à travers un microscope.
Le sirop est alors envoyé dans les centrifugeuses et devient alors du sucre. En fonction de la vitesse de la centrifugeuse, le sucre n'a pas le même aspect : du plus foncé pour la cassonade au plus clair pour le sucre qui part en métropole.
Il n'y a plus ensuite qu'à le conditionner pour le sucre d'ici. Le sucre pour la métropole part directement en camion pour le port de Jarry et sera nettoyé à nouveau et blanchi en arrivant à Marseille. Vous pourrez le trouver sous la marque St Louis (sucre de Guadeloupe mais aussi de la Réunion).
La visite est finie et c'était super intéressant. Et le citron vert me direz-vous ? Bin, direction chez Ti'val et on est toutes reparties avec notre sac plein de citrons du jardin !!!
Infos pratiques : les visites sont guidées du lundi au samedi avec 2 tranches horaires : 9h ou 11h. L'usine se visite pendant la production (entre Février et Juin mais les dates peuvent changer en fonction des dates de la campagne sucrière). Il faut réserver à l'avance 0590233775. Prix de la visite : 8€ avec une collation à la fin de la visite.
Les enfants ne sont pas autorisés avant l'âge de 10 ans.
Il faut impérativement avoir des chaussures fermées.