Ciel voilé ce matin, tout floconneux. Le soleil se cache mais il fait qu'en-même 29° à 7h30. Les alizés ne sont pas levés alors on peut encore espérer qu'ils fassent le ménage pour dégager tout ça. Mais ça m'a l'air bien couvert tout de même !
Pour la communauté de la "Carte de France des Paysages", je voulais vous faire découvrir la vue de ma... douche !!! Bin oui quoi, c'est agréable d'avoir une jolie vue quand on se douche !!
J'ai donc la joie de pouvoir voir un bout de la chaîne des anciens volcans de la Guadeloupe mais surtout de la Soufrière (La vieille Dame comme on la surnomme ici). Malheureusement, rares sont les jours où elle daigne sortir de son moelleux cocon de nuages. Malgré tout "que la montagne est belle" comme chantait Jean Ferrat. En fonction de la position du soleil, elle se dévoile en différentes touches de verts. Un régal pour les yeux, pour autant que la mousse du shampoing n'y dégouline pas, hihihi !!!
Levé de bonne heure, beaucoup d'émotions donc sieste pour le second du capitaine pendant celle du petit mousse. Pour moi, moment de détente avec lecture. Driiiing, driiiing : le téléphone me tire de mon prélassage. Je bondis pour éviter que ça ne réveille tout le monde. Et qu'entends-je ? Mais oui, c'est notre capitaine !!!
Je regarde l'heure (14h30) et il n'est pas possible qu'ils soient déjà arrivés en Martinique. En fait, leur avion est... en panne !! Pas possible de partir à l'heure prévue et si certains voyageurs ont pu être redirigés sur d'autres compagnies, suite à un manque de places, eux attendent une éventuelle possibilité sur un vol de 16h30.
Par la même occasion, il me signale que le second (Pascal) aurait oublié son porte-monnaie dans la voiture ! Je fais donc un rapide aller-retour jusqu'à l'aéroport pour ramener la chose. Et vu qu'ils n'ont aucune information concernant la probabilité d'un vol, je leur propose de nous rappeler si ils souhaitent venir attendre à la maison plutôt que d'essayer de dormir sur les chaises en fer ou de se faire rentrer dedans par une charmante dame en colère parce qu'on lui a refusé son fruit à pain en bagage à main !!
Et ça ne manque pas, quelques minutes plus tard : driiiing, driiing. On leur annonce qu'il y a de fortes chances qu'ils puissent avoir un vol pour 19h30... Ou au pire 20h15 !! Stéphane part donc les chercher, et je vois redébarquer toute la troupe à la maison ! (heureusement qu'on est à 10mn de l'aéroport !) Ca ne fait pas moins que la 3e fois, je commence à avoir l'habitude !! Quant à Thomas, il semble blasé par ce va et vient !
Nouveau départ à 18h. On n'ose même plus se dire au revoir. On blague en se disant "Bin, peut-être à tout à l'heure !!". Mais non, la loi des séries semble brisée puisqu'ils arriveront à bon port, fatigués mais heureux, sans bateau mais vivants !!!
Ah oui, au fait, et le bateau ? Et bien, il va attendre bien sagement à la Marina le retour de vacances du capitaine fin août et l'organisation d'une nouvelle traversée avec... Un skipper !!!
FIN DE LA SERIE "LES PIRATES DES CARAÏBES"
Enfin j'espère, hihihi !!!
Thomas se réveille à 7h. Pas de nouvelles des navigateurs, pas d'affolage. Je m'apprête donc à profiter de cette journée de mère-célibataire voir aussi de la soirée car dans mon immense gentillesse, j'ai autorisé le second du capitaine à rester fêter la traversée en Martinique pour un retour prévu le dimanche matin. Mais pas de journée plage pour mon loulou et moi car le temps est carrément beurk !!
La suite de l'histoire est tirée des mémoires de l'équipage pour les éléments qu'ils ont bien voulu me rapporter...
4h du mat', le capitaine se lève après une nuit agitée en bougonnant : " j'y vais pas, j'y vais pas..." Le reste de l'équipage rassure le capitaine. Malgré les averses, le vent qui forcit, ils filent vers la Marina prendre possession du navire. Et les voilà partis, slalomant entre les cailles.
Soudain, le capitaine prend conscience que ce périple n'est pas à portée de main (peur d'une météo peu favorable ? Peur du grand large et des profondeurs abyssales ?) et lance le signal d'abandon de la mission, au grand dame des matelots qui étaient super motivés. Décision est prise de prendre la direction d'une croisière moins risquée (quoique !!) : la rivière salée (marins d'eau douce, hihihi ). Et au vu du résumé de la mini navigation, je me demande si le capitaine n'avait pas plutôt raison. Petits extraits de leur vie à bord pour que vous vous fassiez une idée de la chose :
- le panneau avec la flèche, ça veut dire que le danger est à droite ou à gauche ?
- Mince, il est où le chenal ? Suivons ce pêcheur expérimenté dans sa petite barque en essayant de passer inaperçu avec notre gros bateau alors qu'il n'y a personne sur l'eau... Zut, voilà qu'il passe dans la mangrove !
- Tiens, j'ai l'impression que le moteur a un problème... Ah bin oui, on est sur un banc de sable.
- "L'îlet Caret, c'est par où ?" Le second du capitaine se tourne comme une girouette poussée par un vent taquin, tend son bras d'une manière magistrale et lance : "C'est par là !" (après vérification sur une carte, ce n'était pas du tout, mais alors pas du tout par là !! )
Bon, il faut reconnaître qu'ils ont eu la chance de voir un dauphin, sans doute attiré par ces rigolos avec qui il risquait de passer un bon moment de poilade !!
Moi, pendant ce temps, je fleimarde avec loulou jusqu'à ce que le téléphone sonne... C'est le capitaine pour annoncer qu'il arrive à la maison !! Je rigole doucement mais de toute manière, vu comment le capitaine se fait chambrer par les matelots, j'ai pas besoin d'en rajouter !! D'un autre côté, voilà ce que nous annonce la météo :
Et oui, la grosse masse orange, c'est une ondée tropicale. Et les tous petits points à sa limite, bin c'est nous !! C'est pas très rassurant, hein ? Et c'est même pas un cyclone !! Alors moi, malgré les vacheries dites à l'encontre du capitaine, je dis qu'il a peut-être bien eu raison de préférer passer pour une mauviette plutôt que de finir échoué en Colombie !!
Le retour semble donc plus prudent en avion et pour le bateau, une autre solution est à envisager (peut-être le convoyage par un vrai skipper qui connaît les principes de navigation, n'a pas peur des profondeurs abyssales et dont c'est le métier !! Pas bête l'idée, hein ?)
Alors on dit au revoir au capitaine (non sans quelques dernières vannes histoire de...) et on reprend le cours de notre vie... Jusqu'à ce que...